Les sciences de la société
et des arts dans la cité

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9 mai - 22 juin 2019

« L’homme ne joue que là où dans la pleine acceptation de ce terme il est homme, et il n’est tout à fait homme que là où il joue ».  Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme de Friedrich Schiller (1795).

Pourquoi le Jeu de l’oie ?

Plusieurs témoignages situent l’apparition du jeu de l’oie à Florence sous le règne du Grand-duc François de Médicis (1574-1587). Jeu de parcours où l’on déplace des pions en fonction des résultats de deux dés, le jeu de l’oie comprend 63 cases disposées en spirale enroulée vers l’intérieur et comportant un certain nombre d’épreuves – les cases 6 (pont), 19 (auberge), 31 (puits), 42 (labyrinthe), 52 (prison) et 58 (mort) -. Le jeu de l’oie ne laisse aucune initiative aux joueurs : le hasard y règne en maître puisque les dés et les accidents déterminent la marche des pièces et ses règles se prêtent à de multiples métaphores. Son tracé en forme de spirale rappelle le labyrinthe à parcourir pour arriver à la connaissance de soi et des autres. Maintes fois reproduit et adapté aux événements de l’histoire, ce jeu appartient à un patrimoine partagé. Ce festival, attaché à comprendre le jeu social et le monde, s’y réfère comme une nouvelle métamorphose.

A propos du Jeu de l’oie, découvrir l’exposition virtuelle « Jeu de l’oie. Histoire et métamorphoses » http://www.mmsh.univ-aix.fr/jeudeloie/index.html

Deux temps pour un festival

Le festival Jeu de l’oie est composé de deux temps :

  • Entrée de jeu du 9 mai au 18 juin, balisée par des événements scientifiques, ouverts à tout public, organisés par les laboratoires d’Aix-Marseille Université et du CNRS ainsi que par les partenaires culturels.
  • Le Temps fort du 19 au 22 juin 2019 autour de la thématique du Jeu qui s’est imposée pour cette année inaugurale. Il s’agit d’un temps d’échanges qui comporte des conférences, des tables rondes, des performances et des spectacles, accessibles à tout le monde.

La thématique du jeu en 2019 

Le jeu occupe une place incontournable dans l’histoire et les cultures. Il suffit pour s’en convaincre de songer aux jeux antiques – jeux olympiques ou jeux du cirque – ou la place du concept de jeu dans la philosophie des Lumières et les romans du XIXème siècle. Notre société contemporaine y a puisé son inspiration et n’a cessé d’accorder une place prépondérante aux industries du jeu et aux pratiques ludiques.

Par ailleurs, les théoriciens du jeu ont fait la démonstration que le jeu reste une dimension essentielle de l’existence humaine : J. Huizinga, Homo Ludens (1938), R. Caillois, Les jeux et les hommes (1958), D.W.  Winnicott, Jeu et réalité, l’espace potentiel (1975), J. Henriot, Sous couleur de jouer (1989), C. Duflo, Le jeu. De Pascal à Schiller (1997), ou plus récemment M. Triclot, Philosophie des jeux vidéo (2011).

Notre société vit-elle un profond changement où le jeu pourrait être vu comme une nouvelle forme d’expression qui peut dire des revendications politiques, sociales, individuelles?  Sous couvert du jeu, n’assistons-nous pas à une véritable mutation de notre société, si l’on songe à l’empire du jeu vidéo ou au succès de la série Game of Thrones?

Le parcours du Temps fort

Mercredi 19 juin : Que signifie jouer ? A quoi nous engage le jeu ?

Jeudi 20 juin : Comment comprendre l’expérience ludique et la place du joueur ?

Vendredi 21 juin : Quels sont les pouvoirs du jeu et les jeux de pouvoir pour réinventer le monde ou tenter de le maîtriser ?

Samedi 22 juin : Le sport est-il encore un jeu, entre mise en spectacle, carrières professionnelles et performance sociale ?

« Penser le jeu » nécessite quelques clefs de lecture pour en comprendre les règles. « Participer au jeu » implique de se laisser prendre par une part d’imprévisible. Ce festival conçu métaphoriquement comme un jeu de société engage ainsi chaque joueur-citoyen que nous sommes à rebattre les cartes de la connaissance et qui ont partie liée à l’avenir que nous voulons construire.