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2019

9 mai - 22 juin 2019

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L'Oye

Le Jeu de loye renouvellé des grecs, entre 1771 et 1780

Case n°5 - Jeu de loye renouvelé des grecs

Le Jeu de loye renouvellé des grecs. Jeu de grand Plaisir & de Récréation, Comme aujourd’hui les Princes & Grands Seigneurs le jouent & le pratiquent, Orléans, Jean-Baptiste Sevestre-Leblond, entre 1771 et 1780.
© Mucem

L’oie est présente à plusieurs titres dans le jeu. Comme « oye » symbolisant l’écoute et l’entendement, elle se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine. Figurée sur cette case et d’autres, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case marquée d’une oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie. L’oie est aussi un animal psychopompe, dont le vol spiralé est connu pour mener le shaman ou le devin de la terre vers le ciel.

Cette case est extraite d’un jeu orléanais de la fin du XVIIIe siècle, de la librairie de Jean-Baptiste Sevestre-Leblond (établi sous ce nom entre 1771 et 1780). Sevestre conserve le titre traditionnel du jeu, Le Jeu de loye renouvellé des grecs. Jeu de grand Plaisir & de Récréation, Comme aujourd’hui les Princes & Grands Seigneurs le jouent & le pratiquent, déjà attesté dans des productions de sa famille un siècle plus tôt.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

Usine Mairesse

Jeu de la Chicorée Mairesse, date inconnue

Case n°6 - Jeu de la Chicorée Mairesse

© Mucem

Le pont, figuré dans ce jeu publicitaire par une usine, rejoint la symbolique du passage déjà présente dans le parcours général du jeu. Il y a là une forme de mise en abyme, dans la mesure où la case marquée d’un pont reproduit en petit ce que le jeu représente en grand : le fait de passer d’une rive à l’autre. Il existe d’innombrables mythes concernant les ponts, qui symbolisent la possibilité d’une transition et représentent un état intermédiaire, établissant une division mais aussi une conjonction entre deux rives.

Ce jeu publicitaire pour la Chicorée Mairesse raconte la préparation du produit. Les premières cases montrent la préparation des terres limoneuses du nord de la France, puis le traitement dans l’usine, le conditionnement des grains dans des boîtes en métal bleu et enfin la distribution.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle

Département de Vendée

Jeu royal et géographique des départemens de la France, 1814

Case n°9 - Jeu royal et géographique des départemens de la France

Jeu royal et géographique des départemens de la France, Paris, Pierre Jean, 1814.
© Mucem

L’« oye » symbolisant l’écoute et l’entendement, se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine et figurée sur cette case, sous la forme du département de la Vendée, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case représentant l’oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet ainsi d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie.

Marquant l’attachement de la Restauration au cadre départemental mis en place par la Révolution, ce jeu de l’oie, dont chaque case est occupée par la carte d’un département, de préfectures, de villes et de cours d’eau, montre que les enfants ne sont pas les seuls destinataires. Le format particulièrement grand du plateau (50 x 65 cm) lui donne d’ailleurs plutôt des allures de gravure à afficher, plus qu’à jouer. Pour les cases spéciales, dont l’aspect terne fait penser à un puzzle défait, à peine saura-t-on que l’on peut rester bloqué dans le département du Mont-Blanc à cause des neiges et dans celui des Landes à cause des sables, et que le joueur ne peut traverser seul le département des Hautes Pyrénées, « à cause des voleurs espagnols qui font des courses dans cette partie ».

Crédits texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

L'Oye

Le jeu royal de l’oye et l’ordre qui se doit observer au dit jeu

Case n°18 - Jeu royal de l’oye et l’ordre qui se doit observer au dit jeu

Le jeu royal de l’oye et l’ordre qui se doit observer au dit jeu, Paris, Didier Aubert, entre 1935 et 1956
© Mucem

L’« oye » symbolisant l’écoute et l’entendement, se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine et figurée sur cette case, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case marquée de l’oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet ainsi d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie.

D’abord dominée par les portraits de saints et la représentation d’épisodes bibliques, l’imagerie du XVIe siècle se tourne vers des sujets plus profanes, comme des portraits de princes, des scènes mythologiques ou historiques : c’est le moment où le jeu de l’oie apparaît dans le répertoire gravé des imprimeurs des grandes villes européennes.
En France, c’est à Paris que l’on produit les jeux les plus élaborés et les plus finement gravés, avec la technique de la taille-douce sur cuivre, mais la production est aussi très abondante en province, où l’on conserve la technique de la taille d’épargne sur bois.

L'auberge

Jeu de l'Oie, date inconnue

Jeu de l’oie, Épinal, Pellerin et Cie, s.d.
© Mucem

L’auberge, comme la prison, pour être correctement interprétée, doit être rapportée à sa signification historique à l’époque où le jeu de l’oie a été inventé. L’auberge est souvent appelée « hôtellerie » et pourrait renvoyer à un hôpital, plutôt qu’à un hôtel au sens que nous lui donnons aujourd’hui. Il y a une idée de marge, de mise à l’écart pour des raisons ici sanitaires ou sociales dans le cas de la prison.

Au milieu du siècle, l’imagerie d’Épinal adopte massivement la lithographie, technique plus simple et plus rapide.
La plupart des jeux de l’oie sont ornés de façon simple, de soldats, de personnages de ville et de figures de cirque. Mais les contes de fées, les Cris de Paris ou les troupes militaires sont parfois pris dans la spirale des jeux de l’oie. Soldats, fées et animaux exotiques circulent ainsi d’une planche à l’autre, construisant l’imaginaire des enfants.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

La pie grieche

Jeu instructif d’histoire naturelle des animaux, vers 1815

Jeu instuctif d'histoire naturelle

Jeu instructif d’histoire naturelle des animaux, Paris, Basset, vers 1815.
© Mucem

L’« oye », ici représentée par la pie grieche, symbolisant l’écoute et l’entendement, se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine et figurée sur cette case, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case marquée de l’oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet ainsi d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie.

Dans un but éducatif, ce jeu adapte l’histoire naturelle à un public enfantin. Les animaux y sont décrits par leur place dans le monde naturel, leur milieu, un trait de comportement ou encore une performance propre à l’espèce. Avec un répertoire iconographique grandement inspiré de l’Histoire naturelle de Buffon où pas moins de six cases sont consacrées aux singes, des Bestiaires de la Renaissance, ou bien des travaux de la naturaliste et dessinatrice Maria Sibylla Merian, ce jeu de l’oie nous laisse entrevoir tout l’apport visuel de l’histoire naturelle du XVIIIe siècle. L’enfant se retrouve plongé dans la nature, où les scènes violentes de combats et de dévoration alternent avec les évocations tranquilles de la tendresse maternelle.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

Enfant buvant de la chicorée Mairesse

Jeu de la Chicorée Mairesse, date inconnue

Case n°31 - Jeu de la Chicorée Mairesse

© Mucem

Qui tombe dans le puits, symbolisé dans ce Jeu de la chicorée Mairesse par un enfant sur sa chaise haute, attendra qu’un.e autre joueu.r.se vienne y prendre sa place.

Ce jeu publicitaire met en scène toute la famille, consommatrice de chicorée Mairesse : le père de famille, digne bourgeois, la vieille femme, ici l’enfant sur sa chaise haute, mais aussi les colonisateurs et colonisés, cow-boys et indiens, etc.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle

La station

Jeu du chemin de fer, vers 1880

Case n°36 - Jeu du chamin de fer
Jeu du chemin de fer, Metz, Delhalt, vers 1880. © Mucem

L’« oye » symbolisant l’écoute et l’entendement, ici représentée par une station de chemin de fer, se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine et figurée sur cette case, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case marquée de l’oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet ainsi d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie.

Au XIXe siècle, le jeu de l’oie est devenu l’une des distractions familiales les plus courantes du monde occidental. Le développement de la lithographie s’est accompagné d’une concentration des imprimeurs d’images dans le nord-est de la France, à Épinal bien sûr, mais aussi à Montbéliard, à Metz, à Wissembourg ou à Pont-à-Mousson. Au moment où s’installe la République, les potentialités du jeu de l’oie comme support partisan et politique se manifestent avec vitalité : offert par les journaux ou vendu à un prix modique, il pénètre facilement dans les foyers, même les plus pauvres et touche les enfants comme les adultes.

Crédits texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

Les sports d'hiver

Jeu de la « Chicorée Mairesse », date inconnue

Jeu de la « Chicorée Mairesse », s.l., s.n., s.d.
© Mucem

Le labyrinthe, représenté ici par un patineur, présent sous la forme d’un labyrinthe « unicursal » à la mode grecque dans le plan même du jeu, est aussi présent à la case 42. Dans de nombreuses éditions du jeu, le labyrinthe est représenté sous la forme d’une tour de Babel, ce qui permet de relier métaphoriquement le jeu de « l’oye » à la langue, à la parole. Par ailleurs, comme pour le pont et le puits, il y a ici correspondance entre le macrocosme du jeu et le microcosme des différentes cases qui représentent en petit le principe même du parcours du jeu.

Ce jeu de nature publicitaire pour la Chicorée Mairesse met en scène la popularité de la marque, consommée par tous en tous lieux : aussi bien comme ici à la montagne, aux sports d’hiver, qu’au bord de mer… 
Dans ce jeu, les cases « maléfiques » sont peu effrayantes : l’enfant, le nègre, le boxeur – et, tout de même, le service de la répression des fraudes.

Crédits texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

Le singe

Jeu des Singes, vers 1855

Case n°45 - Le Jeu des Singes

Jeu des singes, Metz, Gangel, vers 1855
© Mucem

L’« oye » symbolisant l’écoute et l’entendement, ici représentée par un singe, se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine et figurée sur cette case, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case marquée de l’oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet ainsi d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie.

Il existait aussi des variations du thème de l’oie, ici avec des singes personnifiés portant les vêtements d’époque et décorant le plateau de jeu. Dans ce jeu, la forme des cases est en cercles plutôt qu’en carrés ou rectangles, dans une palette de couleurs primaires.

La prison

Le Jeu de loye renouvellé des grecs, entre 1771 et 1780

Case n°52 - Jeu de loye renouvelé des grecs

© Mucem

La prison, comme l’auberge, pour être correctement interprétées, doivent être rapportées à leurs significations historiques à l’époque où le jeu de l’oie a été inventé. La prison est alors une mesure préventive en attente d’un jugement ou d’un châtiment. Elle ne constitue pas une peine à proprement parler. Dans les deux cas il y a une idée de marge, de mise à l’écart.

Ce jeu orléanais qui conserve le titre traditionnel, édité par la librairie de Jean-Baptiste Sevestre-Leblond à partir des bois qui circulent alors d’un imprimeur à l’autre présente un caractère archaïque plus marqué que d’autres jeux de la même époque, avec sa lettrine ornée et sa composition en deux blocs.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle

L'autruche

Jeu instructif d’histoire naturelle des animaux, vers 1815

Case n° 54 - Jeu instuctif d'histoire naturelle

Jeu instructif d’histoire naturelle des animaux, Paris, Basset, vers 1815.
© Mucem

L’« oye » symbolisant l’écoute et l’entendement, ici représentée par une autruche, se retrouve dans la forme spiralée du jeu qui rappelle la forme de l’oreille humaine et figurée sur cette case, elle permet aussi au joueur de doubler son score. Tomber sur une case marquée de l’oie, symboliquement se faire révéler quelque secret à l’oreille, permet ainsi d’avancer plus vite sur le parcours du jeu qui représente la vie.

Dans un but éducatif, ce jeu adapte l’histoire naturelle à un public enfantin. Les animaux y sont décrits par leur place dans le monde naturel, leur milieu, un trait de comportement ou encore une performance propre à l’espèce. Avec un répertoire iconographique grandement inspiré de l’Histoire naturelle de Buffon où pas moins de six cases sont consacrées aux singes, des Bestiaires de la Renaissance, ou bien des travaux de la naturaliste et dessinatrice Maria Sibylla Merian, ce jeu de l’oie nous laisse entrevoir tout l’apport visuel de l’histoire naturelle du XVIIIe siècle. L’enfant se retrouve plongé dans la nature, où les scènes violentes de combats et de dévoration alternent avec les évocations tranquilles de la tendresse maternelle.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

Le boxeur

Le Jeu de la Chicorée Mairesse, date inconnue

Case n°58 - Jeu de la Chicorée Mairesse

Jeu de la « Chicorée Mairesse », s.l., s.n., s.d.
© Mucem

Qui atterrit sur la case 58, la case de la mort, revient au début.

Dans ce jeu publicitaire pour une marque de chicorée, la case mort comme les autres cases « maléfiques » est traitée de façon à ne pas effrayer le joueur. La mort est ainsi symbolisée par un boxeur.

Crédits texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.

Le Jardin de l'Oie

Jeu de l’oie, date inconnue

Case n°63 - Jeu de l'Oie d'Épinal

Jeu de l’oie, Épinal, Pellerin et Cie, s.d.
Collection du Mucem

Matériellement présents sur le plateau du jeu, oies, ponts, puits, labyrinthes, prisons et auberges symbolisent un parcours de vie qui, au long d’un parcours pavé de nombreux aléas, amènent le joueur jusqu’à la case 63, jusqu’au jardin des délices, le paradis figuré dans cette case ultime. La fin du jeu est hasardeuse, réglée par un jet de dés qui doit arriver à la somme exacte permettant de franchir sans heurts la porte du paradis. Comme la vie elle-même, le passage vers l’au-delà n’est pas facile pour tou.te.s les joueu.r.se.s.

Au milieu du siècle, l’imagerie d’Épinal adopte massivement la lithographie, technique plus simple et plus rapide.
La plupart des jeux de l’oie sont ornés de façon simple, de soldats, de personnages de ville et de figures de cirque. Mais les contes de fées, les Cris de Paris ou les troupes militaires sont parfois pris dans la spirale des jeux de l’oie. Soldats, fées et animaux exotiques circulent ainsi d’une planche à l’autre, construisant l’imaginaire des enfants.

Texte : Fiona Ghirardi, d’après l’exposition virtuelle Jeu de l’oie, histoire et métamorphoses (MMSH/Mucem), sous la direction d’Emmanuelle Chapron.